En matière de sécurité des systèmes d’information, adapter sa posture à un environnement en perpétuelle évolution est une obligation. C’est pour répondre à cette exigence que l’ANSSI s’est dotée d’un département de recherche agile et performant lui assurant une grande visibilité sur les derniers développements technologiques. Elle veille également à suivre la transformation numérique des secteurs d’activités, à participer activement à l’élaboration du cadre réglementaire et à son suivi, tout en fournissant aux services de l’État les moyens de faire face aux menaces.
Anaël, chercheuse au laboratoire exploration et recherche en détection (LED)
« En 2014, à mon arrivée à l’ANSSI comme doctorante en application de méthodes d’apprentissage statistique appliquées à des problèmes de sécurité informatique, je ne peux pas dire que le domaine de la cybersécurité était ma spécialité.
Si je connaissais, bien entendu, l’agence de réputation, il s’agissait surtout pour moi de poursuivre mes travaux de recherche en m’appuyant sur des ensembles de données réels, par opposition aux ensembles simulés souvent utilisés dans les milieux purement académiques. C’est petit à petit, et surtout depuis la création du LED, que j’ai pu mesurer l’intérêt de travailler dans cet environnement si particulier.
Évoluer au sein de l’ANSSI m’a permis non seulement d’avoir accès à des données réelles, mais surtout de côtoyer des spécialistes reconnus en matière de sécurité informatique. Tout cela dans le cadre de projets dont les applications étaient des plus concrètes. En somme, je trouve ici le meilleur de deux univers. La collaboration du LED avec des structures comme l’École normale supérieure et l’Inria assure à nos recherches un contact permanent avec le haut niveau académique, tout en les confrontant aux évolutions et aux besoins concrets des acteurs de l’univers de la sécurité des systèmes d’information. En ce sens, ma mission s’inscrit dans le long terme, avec la perspective de pérenniser ce pont nécessaire entre deux mondes qui ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. »
Enjeux de l’expertise, Publications scientifiques
Yves, coordinateur sectoriel
« J’ai rejoint l’ANSSI pour servir l’État et découvrir d’autres champs d’application de la sécurité informatique.
Ingénieur en génie des systèmes d’information et télécommunications, ayant réalisé une partie de mes études à l’École polytechnique de Montréal, j’ai en effet d’abord travaillé dans deux grandes banques, comme consultant au sein de l’équipe du responsable sécurité des systèmes d’information, puis comme responsable de la sécurité de l’information.
L’activité interministérielle de l’agence m’a donc permis de découvrir d’autres domaines que celui de la finance. Comme tous les coordinateurs sectoriels de l’agence, je suis le point de contact privilégié des opérateurs de mon portefeuille (ministères, organismes privés de toutes taille…).Je priorise, oriente leurs sollicitations et assure un premier niveau de réponse à leurs questions en matière de sécurité informatique. Il s’agit essentiellement de prévention et de sensibilisation.
Chaque année, je définis une stratégie pour les secteurs dont j’ai la charge, afin que leurs opérateurs atteignent une plus grande maturité en matière de sécurité informatique.
Pour cela, je dois avoir une bonne connaissance des secteurs concernés, mais aussi des compétences des personnels de l’ANSSI, afin de pouvoir les mobiliser si nécessaire. Et, compte tenu du haut niveau du personnel de l’agence, il s’agit toujours de têtes bien faites, expertes dans leur domaine, ce qui est très agréable. »
Julien, chef de projet systèmes sécurisés
« Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur et un master « Télécom et Réseaux », je me suis consacré, durant cinq
ans, au développement de plates-formes pour les opérateurs téléphoniques dans le domaine de la voix sur IP.
Alors, en 2010, quand j’ai su que l’ANSSI cherchait un profil de ce type, j’y ai vu l’occasion de poursuivre dans cette voie, en intégrant la composante de sécurité. Si le sujet n’était pas spécifiquement lié à mes travaux, il m’intéressait, et quelle structure mieux que l’agence pouvait me permettre de creuser dans cette direction ?
À l’époque, déjà, la réputation de l’ANSSI, toute nouvelle structure créée à partir de la Direction centrale de la sécurité des systèmes d’information, en faisait une destination de choix. La motivation principale de ma candidature était d’ailleurs de pouvoir continuer à progresser au contact d’équipes compétentes, à la pointe sur leur sujet.
De ce point de vue, je n’ai pas été déçu. Les tâches qui me sont proposées sont évolutives, en prise avec l’actualité technique et scientifique. Elles peuvent même revêtir un aspect grisant, au vu de l’ampleur que prennent nos sujets d’études. Travailler, comme je le fais avec mon équipe, au développement et au déploiement d’un système d’exploitation sécurisé pour smartphones (Secdroid) est une chose. Voir le résultat testé sur le terrain par 1 200 gendarmes dans le cadre de leurs missions quotidiennes donne une toute autre dimension à nos efforts. »