« Les opérateurs de communications électroniques qui, au travers de leurs réseaux, connectent les systèmes d’information de leurs clients au réseau mondial, et voient passer par leurs réseaux l’ensemble des flux, ont un rôle clé à jouer dans la cyberdéfense des opérateurs essentiels à l’économie et à la société. » SGDSN – Revue stratégique de cyberdéfense – p.64 – 12 février 2018
Compte tenu de l’importance croissante en nombre, en intensité et en sophistication des cyberattaques, les articles L. 33-14 et R.9-12-1 à R.9-12-3 du code des postes et des communications électroniques (CPCE) ainsi que l’article L. 2321-3 al. 2 du code de la défense renforcent le dispositif de prévention et de protection de l’État et des opérateurs critiques en collaboration étroite avec les Opérateurs de communications électroniques (OCE). Le respect du cadre réglementaire est soumis au contrôle par une autorité administrative indépendante, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP).
Cette réglementation renforce avant tout la coopération avec les OCE. Au travers de ce cadre juridique, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) se voit doter de la possibilité de s’appuyer sur les capacités de détection des OCE pour mieux caractériser les attaques susceptibles d’affecter des autorités publiques, des opérateurs d’importance vitale (OIV) ou des opérateurs de services essentiels (OSE). Grâce à la mise en œuvre d’une détection au cœur des réseaux des OCE, ce dispositif permet la recherche et l’identification de victimes en masse.
1. Autorisation pour les opérateurs d’installer des dispositifs de détection
A travers ce nouveau cadre juridique, les OCE sont autorisés à recourir, sur les réseaux de communications électroniques qu’ils exploitent, à des dispositifs mettant en œuvre des marqueurs techniques aux seules fins de détecter des événements susceptibles d’affecter la sécurité des systèmes d’information de leurs abonnés. Dès lors qu’ils disposent de telles capacités, les OCE doivent en informer l’ANSSI. Un formulaire d’identification des capacités pour accompagner la déclaration peut être demandé auprès de article34-operateurs.cossi [at] ssi.gouv.fr .
2. Le partage de marqueurs techniques et le recueil par l’ANSSI de données techniques auprès des OCE
L’article L. 33-14 du CPCE relatif à la prévention des menaces affectant la sécurité des systèmes d’information permet à l’ANSSI de demander aux opérateurs disposant de capacités de détection d’exploiter des marqueurs techniques qu’elle leur fournit pour qu’elle puisse ensuite, à partir des notifications d’alertes remontées par l’OCE, caractériser une attaque.
De plus, lorsque l’ANSSI est informée de l’existence d’un événement pouvant affecter la sécurité des systèmes d’information d’une autorité publique, d’un OSE ou d’un OIV, l’article L. 2321-3 al. 2 du code de la défense permet aux agents spécialement habilités par le Premier ministre et assermentés, d’obtenir des OCE, des données techniques complémentaires strictement nécessaires à l’analyse de cet événement (données listées à l’article R. 10-15 du CPCE).
Références réglementaires
Foire aux questions